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PORTRAIT D'UN ENTRAINEUR

PASCAL LACOSTE

 

Pascal Lacoste a écumé bien des mers, des bateaux et des championnats. Depuis ses débuts en Optimist, il a participé à onze championnats du Monde, sur des supports très divers, et gravi les marches de nombreux podiums internationaux : un titre de vice-champion du Monde sur Laser en 1994, médaillé de Bronze sur Laser aux Championnats d'Europe en 1993, médaillé de Bronze sur Laser aux Jeux Méditerranéens en 1997, pas moins de sept titres de Champion de France sur Optimist, Europe ou Laser. La liste est longue et éloquente.

Depuis cet été, il est le nouvel entraîneur du groupe Espoir au pôle de La Rochelle et du groupe France Jeune, en collaboration avec Eric Noret.

Faisons connaissance.

Etat civil 10/10/67, marié, un petit Jérémie de 2 ans et demi
Signes particuliers Gaffeur et tête en l'air
Son parfum ? Pas de parfum ni déo (n'aime pas trop quand ça sent trop fort).
Sa couleur préférée ? Le bleu parce que c'est la couleur de la mer, des yeux de sa femme, de sa voiture

Plus sérieusement, comment en es-tu venu à entraîner un groupe d'europettes après tes performances en laser ?

J'ai fait de l'Europe, du laser, du 420, une PO en 49er, un an et demi d'habitable sur Mumm et Melges 24 en tant que pro ; je voulais entraîner depuis un moment, j'aurais pu le faire sur n'importe quel support. donc j'aurais très bien pu être coach sur n'importe quel support. C'est plutôt l'occasion qui a fait le larron : il y a peu de places disponibles pour être entraîneur, quand Jean-Paul Renou est parti, j'ai postulé. L'Europe est un bateau que j'aime bien. J'en ai fait six ans entre 1983 et fin 1987, je le connais bien.

Tu te retrouves entraîneur après avoir été pendant des années coureur, quel effet cela fait de passer de l'autre côté de la barrière ?

Cela fait vraiment drôle ! Quand je vois naviguer les autres, j'ai terriblement envie de monter sur leurs bateaux ; mais pour ce qui est de la compétition-même, je n'ai pas encore éprouvé de manque. C'est peut-être parce que je continue de régater au travers de mes coureurs : je les observe pendant les manches, je me mets dans leur situation, j'essaie de savoir comment j'aurais réagi à leur place. C'est un challenge que je découvre, et il est peut-être plus difficile. Quand tu navigues, tu es seul face à toi-même ; avec tout un groupe à coacher, tu t'occupes de plusieurs individualités qui doivent travailler en osmose avec les autres, sans quoi, cela ne fonctionnera pas. C'est une pression supplémentaire.

Quelle approche as-tu d'un groupe féminin ? Beaucoup affirment encore que ce sont de loin les plus difficiles à entraîner et que l'on s'y casse facilement les dents... As-tu ta botte secrète ?

Je connais les précédents échecs et tout le monde me dit que cela va être dur C'est difficile de rester neutre dans son approche. Mais j'essaie de faire abstraction de ces éléments et de rester objectif. Pour le moment, j'essaie de ne pas faire de différences avec les garçons et de ne pas mettre le groupe sous pression on verra bien comment cela va se passer. Quant à la botte secrète, je n'en sais rien Je pense que pour faire fonctionner un groupe, c'est la même chose que pour un couple ! Chacun doit faire des efforts et prendre sur soi. De mon côté, j'essaie d'être le plus à l'écoute possible de mes coureurs, de rester proche d'eux et d'être sympa ; et puis je m'efforce d'être très rigoureux dans mon travail. J'attends en retour qu'ils bossent et se donnent à 100%. Cet équilibre me semble très important A côté de ça, j'ai mon propre caractère et je peux être chiant de temps en temps ; les coureurs ne doivent pas hésiter à me recadrer dans les objectifs du groupe si c'est nécessaire L'entraîneur doit se remettre autant en question que le coureur lui-même.

Tu as fait six années d'Europe : toi qui connais bien les deux supports, peux-tu nous dire ce que tu préfères entre l'Europe et le Laser (tous paramètres rentrent en compte !) ?

Je n'ai pas de préférences : ils sont supers. Les deux sont complémentaires et apportent beaucoup. L'europe est une petite carène très fine, qui épouse la mer et les vagues, et procure des sensations de glisse ; c'est un bateau très précis, où il faut beaucoup apprendre en technique de barre. Le laser passe en force : sans le physique, dès que le vent monte, le bateau n'avance plus. L'europe présente de nombreuses subtilités dans les réglages. Le laser n'en offre pas beaucoup de différents ; et paradoxalement, il faut savoir trouver les meilleurs compromis, si bien qu'il devient peut-être beaucoup plus exigeant et difficile que l'europe. C'est la différence entre une monotypie presque parfaite, pour laquelle tu ne te poses pas beaucoup de questions, et celle de l'europe, dont la jauge, plus tolérante, accepte une recherche plus poussée sur le matériel (mât, rigidité des dérives, accastillage, profils de voiles). Il n'en reste pas moins que les deux sont des solitaires et se ressemblent : ils nécessitent une maîtrise de la technique, du physique et de la tactique. Pour ce qui est de l'ambiance, on se marrait bien à l'époque, avec Gwen Gbick, Eric Monfort, Patrick Masué C'était un super groupe, on partait pour des tournées nordiques, on prenait beaucoup de plaisir à naviguer L'europe n'étant pas une série olympique pour les garçons, la série est certainement un peu plus relax qu'en laser. Lorsque celui-ci est devenu olympique, quelques tensions inévitables se sont créées ; à très haut niveau, on n'y échappe pas.

Ton petit mot pour finir

Que ce soit le groupe, Espoir ou France Jeune, je trouve les europettes très sympathiques. J'ai l'impression qu'elles s'entendent bien entre elles, même si je ne les connais pas encore suffisamment. L'ambiance du groupe, c'est le moteur. Pour l'heure, je suis content d'être là.

Propos recueillis par Marion D.


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