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PORTRAIT DE COUREUR

JOHAN CECHOSZ

     Originaire de Boulogne, Johan CECHOSZ (178 cm, 74 kg) avait décidé cette année de décrocher sa sélection au Championnat d'Europe Jeunes, se déroulant à Naples (Italie) du 28 Juillet au 4 août, et d'y faire un bon résultat. Ayant rempli la moitié de son « contrat », il se retrouve à la veille de ce rendez-vous à Marseille, avec treize autres jeunes de la délégation, pour un stage de mise au point encadré par Sylvain, Jean Paul et Eric.
Fort de sa place de 11ème dans la pétole, à Medemblik au printemps, il compte entrer dans le Top Ten de la semaine prochaine, monter sur le podium, si le vent joue en sa faveur. Alors que le thermique s'établit sous le vent du Frioul, Johan me laisse volontiers lui poser quelques questions...

     Comment te sens-tu avant cet Européen Jeunes ?

     J'appréhende le petit temps où il va falloir assurer... Dans des conditions comme celles de Medemblik cette année, les petits gabarits sont redoutables sur les bords de portant ; sous le vent, on enroule derrière. Certains sont encore en course par médium, mais ils manquent de polyvalence... Plus les parcours sont longs, plus j'ai de marge pour m en sortir ; ma préférence va aux triangles olympiques avec leurs trois bords de près.

     On s'interroge régulièrement sur le type de parcours, triangle ou trapèze, à adopter sur les épreuves nationales. Quel est ton point de vue ?

     En visant la performance sur le circuit international, les nationales sont pour moi l'occasion de progresser en régate, d'apprendre à évoluer dans une flotte plus importante. Pour ce qui est des parcours, l'idéal est que l'on s'adapte à ce à quoi l'on sera confronté sur les championnats.

     Quels parcours t'attendent à Naples ?

     Je ne sais pas...

     Pour prétendre au niveau international, un certain nombre de moyens doivent être mis en œuvre. Pour atteindre ton objectif, tu as du passé du temps sur l'eau...

     Je programme trois à quatre séances par semaine, suivant le calendrier des régates et en comptant que dans le Nord, en hiver, pendant un à un mois et demi, on ne peut pas sortir, l'eau est glaciale et je me souviens de très douloureux dessalages... Le problème est qu'à Boulogne, je suis malheureusement le seul Europe à naviguer (les planchistes ne me sont pas d'un grand secours en mer...) ; pendant des semaines, j'évolue sans repère, sans aucune idée ni de mon cap, ni de ma vitesse. Les stages, comme celui de Quiberon cet hiver, et les nationales me sont indispensables, ils me permettent de me mesurer enfin aux autres. Christophe, mon entraîneur, m'apporte un avis technique extérieur précieux ; durant la séance, je vais donc travailler les manœuvres et me jeter dans de longs bords où je me focalise sur la technique pure ; l'objectif : vitesse, vitesse, vitesse ! Et puis, manger du près offre aussi d'améliorer son physique...

     ...la préparation physique ? Tu dois avoir des choses à nous dire à ce propos...

     Là dessus, je crois que j'ai beaucoup appris durant le stage franco-allemand de l'été dernier J'ai commencé la musculation en septembre. Je suis persuadé que sans une condition physique irréprochable, il est impossible d'avoir des résultats ! Elle est essentielle pour devenir polyvalent, par rapport a un petit gabarit non préparé.

     Alors, comment se construit ce programme d'entraînement ?

     La première étape consiste à repérer, avec l'aide de Christophe, mes faiblesses en mer ; en fonction de cela, je mets en place mon programme personnel. Je me rends à la salle de musculation de l'école, deux heures par semaine. Je m'y entraîne avec les planchistes et les kayakistes... S'ils n effectuent pas nécessairement les mêmes choses, ils restent très forts et travailler à leurs côtés motive. Les planchistes ont une machine qui reproduit leur mouvement de pumping, on a pu la perfectionner pour moi, en remplaçant la barre par un bout Le mouvement n'est pas encore idéal mais j' apprécie particulièrement cet atelier qui augmente la puissance des bras, du dos et des abdominaux.

     Tu te débrouilles donc tout seul, sans préparateur physique ?

Non, il n'y en a pas au centre, cependant, une fois par semaine, je suis une séance de kiné qui corrige mes mouvements. Enfin, je nage deux heures, je roule à vélo et je cours un maximum. Parfois, je m'aligne au départ des dix kilomètres qui se courent dans la région, mon record est de 38 minutes.

     J'imagine que tu contrôles régulièrement l'évolution de ton poids et que tu t'intéresses aux notions de diététiques, non ?

     Avec la musculation, depuis septembre, mon poids est passé de 69 à 74 kilos et je surveille effectivement tout le temps ce que je mange... Le régime devient plus sévère pendant les vacances, je roule et je cours davantage pour compenser le fait de ne plus avoir accès à la salle, et puis il y a les petits plats de Maman, j'aime autant quand elle remplace le beurre par l'huile d'olive. J'ai rencontré des semimarathoniens et je suis leurs conseils... Certes, ils n'ont pas les mêmes exigences de sécheresse musculaire, ils sont beaucoup plus stricts que moi, mais je m'inspire de leurs programmes. Par exemple, un mois avant Hyères au printemps, pendant trois semaines, j'ai beaucoup travaillé les groupes essentiels, abdominaux et épaules, en mangeant peu ; la dernière semaine, au contraire j'ai diminué la quantité de travail, juste de quoi me mettre en jambes, et j'ai mangé davantage pour accumuler des réserves d'énergie.

     Et la préparation mentale, tu y crois ?

     Christophe m'aide beaucoup de ce côté-ci. En pétole, c'est dans la tête que se situe mon principal manque à gagner. Si le matin il n'y a pas de vent, j'angoisse déjà sur le parking ! Cette année, sur les entraînements de ligue, lorsqu'il y avait petit temps, Christophe me forçait à partir derrière les autres ; j'avais alors la tâche de les rattraper, donc de commencer par y croire. Au contraire, mon truc a toujours été le vent et paradoxalement je ne marche dans la baston que depuis la nationale de Loctudy, grâce au stage franco-allemand.

     Qu'as-tu pensé de ce stage franco-allemand ?

     Cela a été une expérience très enrichissante, d'autant que nous avons aussi été conviés au Championnat d'Allemagne.. . Cela nous a permis de nous confronter à une navigation en flotte très différente de celle que l'on rencontre sur les épreuves françaises. Là-bas, le niveau est beaucoup plus homogène et 75% de la course se jouent au départ. Le jeu devient plus intense, une grande rapidité de réaction est indispensable.

     Au printemps, tu as changé ta coque pour une nouvelle de la marque Børresen ; tu es l'un des seuls dans ce cas en France, tu nous expliques ce choix ?

     Le Børresen est un moule danois, je pense le même que celui des Osis. Les Nordiques vont très bien avec ; la coque est plus ronde, plus volumique ce qui à mon sens est un avantage au rappel, surtout pour les « poids lourds » ; l'arrière est relativement plat, on retrouve les performances du Winner au portant.

     Mais le Børresen a un inconvénient...

     Il est très cher ; ceci dit, le constructeur dispose de stock et Peter a pu me livrer en quatre semaines....

     Pour finir, l'année prochaine, tu te retrouves en plein Bac, nous ne te verrons plus ?

     Je pars pour un Bac Scientifique S.V.T. mais je ne compte pas disparaître pour autant !

     Et après ?

     Après le Bac, je veux entrer en S.T.A.P.S, l'idéal serait de pouvoir suivre les cours à l'l.N.S.E.P. Côté voile, après une saison en Europe, je changerai peut être de support. Le 49er m'attire mais, si tant est que cela me convienne, se pose le problème du barreur ou même de l'équipier ; dans le Nord, je ne vois pas grand monde qui puisse correspondre...

 

Manon


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