Dans les années 77 / 81, alors que mon Europe écumait les lacs et les mers, j'ai eu la chance, comme beaucoup d'Europistes Déchaînés de connaître celui que tout le monde appelait « Pépé St-Jean ».
Non seulement il était un excellent régatier, mais surtout il nous communiquait sa joie de vivre et son plaisir à faire partie de cette famille des « Europistes ».
Je me souviens qu'à chaque régate, il venait dire bonjour à tout le monde, bons ou moins bons, connus ou débutant, avec toujours le petit mot pour faire rire et commencer la journée dans la joie.
Puis, avant chaque départ, tout le monde attendait le numéro d'acrobatie et d'équilibre qu'il nous donnait. Sa spécialité était de faire le poirier dans son bateau, quel que soit l'état de la mer et du vent.
A Pâques, qui distribuait les oeufs en chocolat sur les parkings ? C'était lui bien sûr !
Qui réconfortait tel ou tel après une mauvaise manche ? Encore lui.
Il disait à tout ceux qui voulaient bien l'entendre que nous avions la chance de pratiquer un super sport sur un superbe bateau, et qu'il fallait croquer la vie à pleines dents, mais sainement. Il avait plus de 60 ans mais paraissait si jeune.
Il nous a quitté il y a quelques années [NDLR : en 1997], en pratiquant son autre passion qu'était le vélo, mais je suis certain que là où il est, il regarde les régates sur Europe.
J'espère qu'il existe un Europiste qui a repris le flambeau de la rigolade et du plaisir de se retrouver.
C'était un grand champion, mais il a toujours su rester simple, convivial et qui aimait discuter avec tous, sportifs de haut niveau ou débutant. C'était le Yannick Noah de la voile ou le Coluche des plans d'eaux.
Je suis sûr que tous ceux qui ont partagé ces moments de cette époque se souviennent à jamais de Pépé. Champion de voile et champion de vie.
Frédéric Fernandez
Ancien élève de la Section Sport-Etudes de La Rochelle