Quels mâts, quelles voiles ?
Les générations de 5o5istes ont mis au point plusieurs combinaisons Mât/Voile qui sont toutes très performantes au plus haut niveau, nous allons les passer en revue et indiquer leurs caractéristiques et comment bien les utiliser. Les principales combinaisons indiquées sont des combinaisons compatibles en ce sens que les perfomances d'une combinaison constituée d'un mât donné avec des voiles coupées pour un autre type de mât donnera des résultats très mauvais, soyez donc très vigilants au moment de choisir des voiles ou un mât.
Disons qu'il y a trois type de combinaisons très différentes et toutes les trois très performantes. Les réglages sont dans chaque cas très différents et les coupes de voiles également. Voici les types de gréements et leurs différences :
Les gréements souples :
Le mât type est le Goldspar (1,7mm d'épaisseur),le proctor Stratus, le Superspar M3 ou le Holt Procyon. Le mât est extrêmement souple d'avant en arrière et se cintrera de façon spectaculaire au fur et à mesure que la puissance du gréement sera diminuée par la quête et le hale bas qui doit être puissant pour ce type de gréement. En revanche, ces mâts sont très rigides latéralement et ne deversent que très peu ce qui permet de conserver un très bon cap et permet de naviguer avec très peu de tension dans les haubans.
Les voiles sont à fort rond de guindant pour s'adapter au cintre considérable qui prendra le mât dans la brise. Les voiliers les plus connus sont Solatges en France, et North en Australie, Banks a également coupé des voiles efficaces pour ce gréement.
Ce sont les australiens qui ont popularisé et mis au point ce gréement qui convient très bien aux équipages légers. Ils leur permettent d'aller très vite dans la brise et de ne pas etre handicapés par le manque de poids.
Le concept est que c'est le gréement lui-même qui va évacuer l'excès de puissance de la brise et de la rafale en se courbant sous la pression du vent aplatissant ainsi la grand voile et ouvrant la chute du foc et de la Grand voile.
Ces gréements sont d'un réglage facile et ils sont très tolérants. Les mâts ont de plus la qualité d'être très solide et de rarement se casser même quand le bateau est complètement retourné et le mât planté dans la vase.
Ce type de gréement manque un peu de puissance dans des vents de force 2, la souplesse nuit alors à la puissance maximum que l'on recherche alors. Ceci est en principe en partie compensé par le poids modéré de l'équipage.
Ce gréement a remporté notamment le championnat du monde en 94.
Les gréements semi raides :
Le mât type est le proctor "D" qui est de loin le plus utilisé tant en Amérique du Nord qu'en Europe. Zspar et Superspars font partie de ce même type de mât. Ce type de mât est beaucoup moins souple que le mât précédent, toutefois il se cintre de façon visible ce qui permettra d'aplatir la voile pour évacuer la puissance, il est aussi sensible au ceintre latéral qui nuit au cap, c'est pourquoi la tension des haubans sera très importante pour controler ce phénomène néfaste .
Les voiles ont un rond de guindant modéré et un creux plutôt sur l'avant, les européens ont un rond plus prononcé que les américains qui de ce fait naviguent avec moins de cintre dans la brise. Les voiliers sont nombreux dont Pinnell & Bax, North Sails Gulf East (Ethan Bixby), Banks, Hydes, Sobstad, Russo, Rebell, North Diamond, Green…
Ce type de gréement est très ancien dans notre classe puisque le mât proctor D qui est le plus utilisé a été conçu voilà plus de 30 ans !!! (champion du monde 96 et 97). Il permet de concilier puissance dès les vents légers et souplesse qu'exigent les vents plus forts.
Le réglage de ce mât est fondé sur la quête que l'on prend au fur et à mesure que le vent force, la quête est complétée par le ceintre qui permettra d'aplatir la voile. De ce fait le réglage est pointu et exige des repères et de nombreuses heures de mise au point. De plus les efforts qui sont subis par le gréement et la coque sont très élevés dès que la brise force, ceci nécessitera une coque particulièrement adaptée à supporter la charge élevée.
Ce type de gréement convient à toutes les navigations et ses performances ne sont plus à démontrer à condition de le maîtriser parfaitement par la pratique régulière.
Le mât proctor "D" est cependant l'un des plus fragiles, il se casse facilement dans deux circonstances, lorsque le hale bas n'est par relaché à la bouée au vent et que le spi est envoyé, dans ces conditions la pression de la bôme sur le mât et du tangon de spi flambe le mât si le vent est fort ; en second, dès que le mât percute le fond lors d'un chavirage avec retournement complet, dans ce cas le mât se brise facilement.
Les gréements raides :
Le mât type est le proctor "epsilon" ou le proctor "D". Il est plus raide et l'on ne recherche pas de ceintre. C'est surtout la quête qui sera utilisée pour évacuer la puissance. Il ne ceintre ni longitudinalement ni latéralement c'est pourquoi il est puissant et performant en cap en particulier.
Les voiles sont à faible rond de guindant (voire absence de rond). Le voilier le plus représentatif est Ullman Danger.
Ce type de gréement est surtout utilisé aux Etats Unis et n'a pas été utilisé en Europe sauf à de rares exceptions près.
Le concept de ce type de gréement est la recherche de la puissance maximum et le contrôle de cette puissance par le réglage fin seul. Le ceintre est très faible voire inexistant ce qui est possible par le placement à la même hauteur de l'implantation des haubans et de l'étai; le ceintre est controlé princpalemant par la cale de mât. Le gréement n'absorbant que très peu la surpuissance, ce gréement exige un équipage aguerri et entraîné. C'est un gréement extrêmement performant.
La tension dans les haubans et le gréement est extrême ce qui tout comme dans les gréements semi raides exigent des coques rigides et aptes à supporter la charge. C'est le cas des meilleures constructions récentes uniquement (Les super bateaux). Il est donc exclu de gréer une coque ancienne et insuffisament rigide avec un tel gréement.
Ce type de gréement convient à des équipages lourds et souples qui compenseront la raideur du gréement par un fort couple de rappel et une adaptation incessante aux caprices du vent et du bateau. Il exige une pratique parfaite des réglages du bateau. Ce gréement est très performant dans les petis airs également.