Le
bélier (ou cale de mât) permet de contrôler le cintre du mât. Il existe trois
types de bélier : les simples cales de bois que l'on place en avant et en
arrière du mât dans le passage du mât au niveau du pont, le bélier qui n'a
qu'une unique action de réduction du cintre lorsqu'on le baisse et enfin le bélier
dont l'action permet de réduire (en baissant le levier) mais aussi d'accroître
(en le montant) le cintre du mât. Ce dernier mécanisme est celui que l'on
retrouve sur les bateaux modernes. Le bélier est, parmi les réglages du bateau,
sans doute celui qui est le plus difficile à sentir et à maîtriser.
Le
gréement du 5o5 est plus modifiable et réglable que la plupart des autres
dériveurs de régate, c'est d'autant plus vrai pour les bateaux gréé pour
débuter dans la série. Lorsque vous montez pour la première fois dans un
Cinquo, vous vous demandez sans doute à quoi sert le bélier - ci-dessous vous
trouverez quelques idées. Ces articles ont été recueillis sur le forum. Merci Warren
pour avoir le premier posé la question…
Warren
demandait… Alors, ce bélier, çà sert à quoi ce machin ???
J'essaye
de pousser aux limites mon nouveau Cinquo et je me pose des tas de questions
sur ses réglages les plus subtils.
J'ai
un Parker 7994 gréé avec un hale bas, des haubans et un étai réglable. Il a
aussi un bélier dont je n'ai pas encore compris à quoi il sert. Est-ce que
quelqu'un peut me résumer son emploi ? Quand, où et comment l'utiliser
efficacement ? Dans quelles conditions de temps ? Quels effets sur la voile ? Comment
l'utiliser en conjonction avec la tension dans les haubans, le réglage de
l'étai, la tension des écoutes et le hale bas ? et enfin, quel effet a-t-il sur
le profil du mât et des voiles ?
Une
réponse de Will Hartje....
Le bélier
va marcher différemment selon
a. la façon dont
est gréé le mât et,
b. la
caractéristique de cintrage du tube nu du mât.
Relâcher
le bélier aura généralement deux effets ; la grand voile va s'aplatir sous les
points d'ancrage des barres de flèche au fur et à mesure que le mât se cintre,
et la chute de la grand voile va s'ouvrir tout du long.
Ces
deux phénomènes vont faire perdre de la puissance au gréement, ce que vous
voulez sans doute faire par vent fort. Il est parfois utile d'avoir de l'élasticité
dans le mât qui se courbe dans les risées, ouvrant la chute, puis se replace.
Cela
dépend aussi du niveau de cintrage du mât, si la voile est pleine, du poids de
l'équipier et de l'endroit où sont ancrés l'étai, les haubans et les trapèzes
pour réellement appréhender le comportement, mais en gros, commencez à naviguer
au près avec bélier à fond et le cunningham tendu. Si vous sentez le bateau
trop puissant, relâchez un peu le bélier, jugez l'effet. Dès que la chute de la
grand voile sera trop ouverte, vous allez perdre de la vitesse très rapidement
et le bateau aura perdu toute sa puissance.
Au
largue, nous relâchons le bélier, surtout dans les risées.
J'espère
que ces explications vous aiderons
Will Hartje
Et
une autre réponse d' Ali Meller.....
Voilà
ce que je fais :
Je
règle le mât et le reste du gréement pour le près serré. Si je vais aux allures
portantes, j'envoie le spi, relève la dérive et relâche le hale bas.
Pour
le près. Le mât n'est jamais droit dans le sens longitudinal, il y a toujours
un peu de cintre avant/arrière. Le bélier peut réduire le cintre (en le tirant
vers le bas), ou l'augmenter (en le poussant vers le haut).
Dans
des conditions de vent légères à médium (jusqu'à force 3), réglez vos haubans
et étai de façon à avoir 230 kilos dans les haubans (J'utilise un tensiomètre
optimiste, 230 kilos c'est tendu, mais pas très tendu), mettez le bélier en
position basse pour que le mât soit droit, et hissez le décamètre avec la
drisse de grand voile. Mesurez la quête à l'intersection du tableau arrière et
de la coque. La mesure de référence est de 7,82 mètres. Lorsque je mets à
l'eau, je relâche le bélier pour prendre un peu de cintre dans le mât. Dans le
vent très léger, je vais accroître le cintre en poussant le bélier vers le
haut. Cela aplatit la grand voile. Dans les vents très légers (quand l'équipier
est assis à l'intérieur du bateau) au près serré, j'aurai beaucoup de cintre
induit par le bélier. Au fur et à mesure que le vent force et que l'équipier
s'asseoit sur le caisson avec le barreur, vous pouvez mettre le bélier en
position basse pour redresser le mât ce qui va donner de la puissance au profil
de la voile. Bien que le mât ne soit jamais droit, il se redresse dès que
l'équipier est au trapèze, et que vous êtes à pleine puissance, mais vous ne
serez pas en surpuissance. S'il y encore plus de vent, je prends de la quête
d'abord (en relâchant l'étai et tendant les haubans) jusqu'à 7,80 mètres, et je
prends du bélier parce que je veux conserver le même cintre tout en prenant de
la quête. Au fur et à mesure que le vent forcit, je vais prendre jusqu'à 7,72
mètres de quête (la bôme est alors très basse à l'arrière du bateau), et j'ai énormément
de cintre.
Sous
spi dans la brise, veillez à ce que le bélier soit en position haute et au
taquet. Cela évitera au tangon de spi de repousser le mât en arrière,
redressant voir même inversant le mât. (Flambage probable de l'espar dans ce
cas si le hale bas est à fond !)
A
chaque fois que vous réglez le bêler (en haut ou en bas), vous devriez vérifier
le hale bas. Si vous prenez du bélier (ce qui raidit le mât), vous devrez
probablement relâcher le hale bas et vice et versa. Vous devriez avoir un penon
le long de la chute de la grand voile tout près de la latte supérieure. Essayez
alors de maintenir ce penon laminaire la plupart du temps (la moitié du temps
c'est parfait dans une eau plate).
Ali