Jean-Baptiste
nous fait le compte-rendu de la régate vu depuis son Cinquo N°8705
L’arrivée sur Limoges : Jean-Jacques Véroul et sa femme
Marie-Jeanne sont au petits soins pour nous... ils nous appellent quelques jours
avant, s'inquiètent de notre hébergement et dans le cas où nous serions un peu
à la bourre nous appellent pour nous aider à trouver l’emplacement du club, au cas où ?
Le déjeuner avant la régate : Sous le chêne,
dont la grande taille indique qu'il en a vu d'autres, Marie-Jeanne, Martine
Duperrier, Eliane Tournier servent le taboulé, la quiche et les cochonnailles
(et le rouge) qu'elles nous proposent de partager avant d'en découdre. Tout
cela nous font oublier que les nuages nous délivrent de temps en temps de
bonnes ondées très rafraîchissantes.
A la sortie de l'eau, sur le parking, Frédéric
nous apporte les madeleines pour le réconfort
Les régates
Jean-Marie Tournier, le président du comité, a
été très attentionné : « Quand allez vous être prêt ? J'attendrai
que tous les bateaux soient sur la ligne pour donner le départ"... »
On sent qu'on est important et cela fait plaisir. Quel accueil !!! Cela vaut
*** sur le Guide Cinquo.
Sur l'eau, le plan d'eau est barré d'une île (l’Ile aux Serpents) qui rend particulièrement
intéressant le parcours - les effets de site sont garantis et celui qui sait
lire le plan d'eau se régale -« A ce jeu les locaux sont avantagés »
me glisse Christian, mon équipier.
Le plan d'eau est en vue depuis l’hôtel "Caravelle". Les accompagnateurs,
ma femme Emilia entre autres, assis sur la terrasse avec des jumelles, se
régalent du spectacle pendant que l'on tactique sur le parcours.
Dans la première manche Philippe Lenorment mène
la danse. Il est équipé par Jean-Jacques Véroul qui, pour une fois, n'équipe
pas son fils Fred. Le beau cinquo Mader de Philippe n'a pas pris une ride et,
au près, il se défend fort bien. Jean-Jacques, qui connaît le plan d'eau et les
bons coups, oriente la tactique.
Fred, équipé par son beau frère Sébastien Huet,
prend des options avec une belle assurance. Il va tout droit sous l’île et récupère un vent dévié plus fort qui le
propulse en tête bord à bord avec Philippe. Quant à Marcel, en fin limier qu'il
est, il suit et grâce à un placement parfait il les contrôle à la bouée.
Nous tentons l'autre côté, pour voir. Le vent
semble meilleur - les locaux nous dirons après que c'est presque toujours
perdant quand le vent est ainsi orienté – et en effet on vire la bouée n°1 en dernier. Cependant, sous spi, on se refait une belle santé
pour repasser en 3 très près des leaders.
En tête les positions changent mais grâce au
grand spi nous passons Philippe - il faut dire que Philippe n'a pas encore gréé
son mât pour le grand spi. (Suzanne Lenorment serait réticente à ce qu'il
paraît). Marcel a quand même persuadé l'équipage d'utiliser l’un de ses spis, un medium Pinnell rallongé.
Philippe et Jean-Jacques l’envoient sur le point de
drisse existant sur le mât mais qui est trop bas de 85 cm. Lors des molles le
spi pendouille un peu dans l’eau. Mais ça va quand
même au vent arrière. Par contre au largue pointu ce n’est pas franchement bon...
Fred remporte cette manche. Nous finissons
deuxième et Philippe troisième. Philippe Chartier et son fils Mathieu se
glissent à la 4ième place en profitant que Marcel fait tremper son grand spi
rouge dans l'eau à l'affalée.
Seconde manche. On décide, Christian et moi, de
suivre les locaux. Départ tribord à fond vers la risée sous l'île. La risée que
nous sommes allés chercher nous déçoit car bien molle alors que, de l'autre
côté, le vent est meilleur. On se décide à virer et tout les bateaux suivent
sauf les Chartier qui persistent. Cela leur sera fatal car, à la bouée, ils
virent 5.
Philippe Lenorment passe en tête. On le talonne,
avec Marcel dans notre tableau, Fred, qui est du mauvais côté, souffre et ne
refait pas son retard. Dans la descente on passe Philippe. C'est sûr il a
compris qu’il faut transformer le
mât pour le grand spi. Ceci pour ses régates à venir. On remporte cette manche.
La troisième manche est envoyée dans un vent
faiblissant à force 1,5 - voire un peu moins. On décide de suivre les locaux,
un point c'est tout. L’important est de ne pas
laisser se créer d’écart latéral. C'est un fiasco.
Momentanément on est en perdition. On remonte un peu, passe 4ième
devant Marcel qui a de bons moments. Il est bien aidé par le solide Régis
Dupérier le meilleur lasériste du CNV. Frédérique fait des bords efficaces et
prend ensuite le commandement à la faveur du vent arrière. Lors du près on s’est rapproché et, au largue, on se rapproche un
peu plus encore. On passe 3. Frédérique et Philippe se marquent sur le côté
gauche du plan d'eau juste sous l'île. On prend alors l'autre coté. Marcel
aussi. C'est le côté perdant en principe. Pourtant les deux premiers se
plantent dans un calme quasi absolu. Marcel et nous, touchons la risée
inespérée qui nous portent tous les deux en tête. Philippe l’a touche aussi et, à la faveur d'un tribord,
repasse Marcel... Quel finish ! Un suspense incroyable jusque dans le
dernier mètre. On trouve cela d'autant plus marrant que l'on remporte une
seconde manche... On est pas trop certain que notre joie soit réellement
partagée... à vrai dire.
Le soir on prend un bain dans le lac, une bonne
douche, on se change et nous voilà tous partis (sous un violent orage) en une
longue colonne de voitures pour rejoindre l'étable-auberge où nous attends la
bouffe.
C’est une auberge de
montagne, magnifique, chez un sculpteur, éleveur d’Aurochs reconstitué. Le sculteur-cuisinier nous a
préparé un cochon de lait qu'il a fait cuire avec amour pendant 7 heures. C'est
absolument succulent. Le cadre est pittoresque, les gros murs, la cheminée
imposante pleine de grosses bûches qui nous procure une chaleur digne des
belles soirées d'hiver - A vrai dire on caillait un peu dans notre petite
montagne à 650 mètres d’altitude. Le dernier
orage de la journée a trempé nos chaussettes alors le grand feu nous fait du
bien.
L'étape gastronomique à la nourriture
traditionnelle est judicieusement choisie. Les hôtes sont très généreux et
sincères. Je ne sais pas très bien dans quel guide Jean-Jacques a trouvé
l'adresse, mais je vous la recommande chaudement ( prévenir 7 heures à l'avance
au moins
pour
la cuisson du cochon de lait)… Le plat de
boudin-cochonnailles lui, est toujours prêt sur la table (avec le cruchon bien
sûr).
Le lendemain dimanche, Jean-Guy Puissant est venu
nous rejoindre depuis Montrichard tout proche (à 2h30 de route quand même). Il
est équipé par son jeune fils Thomas qui est un mordu du dériveur Tous nous
avons remarqué qu’il se défendait super
bien au trapèze.
Le talent du monsieur et de son père sont patents
et ils vont nous le démontrer en titillant Fred lors des courses du dimanche.
Le vent est désormais à l'est et il saute
allègrement de droite à gauche. C'est selon sa traditionnelle humeur
capricieuse.
Le départ est donné et tous nous démarrons à l’extrémité très très favorable au vent. Frédérique
et Jean-Guy se tirent la bourre. Nous suivons avec peine ainsi que Marcel/Régis
qui sont sur nos talons. Philippe est moins en vue que la veille.
Nos deux leaders creusent l'écart puis, à la
faveur d'un bon choix, Frédérique se détache. Toujours au vent arrière puis au
largue, on se rapproche. On passe Jean-Guy dont le mini-poids de son jeune
équipier ne permet pas de tenir le grand spi tellement le largue est serré.
Dans le dernier près on se rapproche de Frédérique mais pas assez pour
l'empêcher de gagner sa seconde manche - Jean-Guy prend logiquement la
troisième place devant Marcel.
La manche suivante est envoyée dans les mêmes
conditions. Jean-Guy prend un départ « énorme » à la bouée. Il a tout
de suite une bonne longueur d'avance et couvre la flotte. Dans le premier refus
il vire et colle un écart à tous, écart que l'on ne rattrapera pas. La bagarre
pour la deuxième place nous la faisons avec Frédérique et Marcel. Cela va
animer le reste de notre course et, tour à tour, Frédérique et Marcel vont
passer devant ou derrière nous, au gré des bascules. Grâce à nouveau à notre
vitesse au largue, on distance d'abord Marcel, puis, dans le dernier près alors
que j'ai relâché la chute de GV pour gagner en vitesse, on prend le
meilleur sur Frédérique.
Dernière et sixième manche. Frédérique et
Jean-Guy se détachent et régatent ensemble pendant un bon bout de temps. Nous
sommes installés en troisième position. Au vent arrière, Jean-Guy va se planter
dans une zone de calme. Marcel l'évite de peu et passe. Frédérique et nous,
descendons avec la risée et gardons le vent 150 mètres plus longtemps que les
autres. Le trou est fait et, pendant deux tours, Frédérique nous contrôle. On
s'échappe et l’on passe en tête lors du
largue en lui prenant l’intérieur à l'empannage.
Il se refait dans une ado lors du dernier près et se détache un peu, peut-être
6 longueurs. A l'approche de l'arrivée, Frédérique joue le centre du plan d'eau
pour mieux nous contrôler. A cet instant le vent bascule et nous voilà tribord
amure avec Frédérique à 25 mètres de nous dans la même direction. Survient une
forte risée adonnante bâbord alors que nous sommes déjà lay-line à gauche du
parcours. Il est temps de virer pour attraper la ligne. Cependant on loffe dans
ce vent de travers pour chercher un vent plus fort qui frise la surface de l’eau juste devant nous. On le touche alors
qu’il fraîchit nettement. On prend l’avantage. J’entends derrière moi l'équipage de nos adversaires qui se parlent.
On part au planing plein trapèze. Frédérique touche le vent à son tour et nous
fait entendre maintenant le bouillonnement de son étrave. Il est pleine
balle aussi, juste un peu en dessous. Je ne peux pas le voir mais j’entends qu’il est très près. Je décide de le masquer. La ligne est encore à 20
mètres. La risée mollit mais le bruit d’eau de l’étrave de notre
adversaire est toujours fort. Je ne respire plus et puis « tuuuut »
on coupe la ligne. Nous remportons la manche et la « Régate de la Belle
Porcelaine » du même coup... Quel finish !!! Je reprends mon
souffle. Avec Christian on se congratule. Christian a fait un boulot
super sous spi et son coup d'oeil pour repérer les risées a été très affûté...
Frédérique, beau joueur, nous félicite. Il faut
dire que l'on est un peu chanceux sur ce coup là...
Le soleil, beau et chaud, est revenu, juste à
point pour plier sec. La femme de Jean-Jacques, telle la Madelon, organise le
casse-croûte sous le chêne ancestral. C'est copieux et délicieux avec tous les
produits du terroir et le pain campagnard.
On est fin prêt pour la remise des prix... Des
kilos de Porcelaine "Made in Limoges" sont distribués aux concurrents
dans un ordre bien précis. Marcel hérite d'un bol magnifique en belle
porcelaine blanche, idéal pour boire sa traditionnelle Ricoré du matin... de
quoi lui caler l’estomac pour un moment vu
la taille de la coupe...un saladier presque.
On se quitte en se jurant de revenir pour
profiter à nouveau de cet accueil exceptionnel dans ce site magique avec un
comité et des concurrents aussi sympa.
Et aussi pour renouveler la porcelaine qu'on aura
sûrement cassée d'ici l'année prochaine...Le beau s’est souvent fragile !
Un grand merci à Jean-Jacques, à sa femme Marie-Jeanne,
au C.N.Vassivières et à tous les Limousins.
C'est sûr, cette régate mérite ses trois étoiles
décernées plus haut...
Vive le cinquo au pays du «Plateau des
Milles Vaches ».
Jean-Baptiste Dupont
Voici
les résultats complets.
Place |
N° Voile |
Noms |
Pts réels |
Pts tot |
M1 |
M2 |
M3 |
M4 |
M5 |
M6 |
1 |
8705 |
Jean-Baptiste DUPONT |
7.00 |
9.00 |
2 |
1 |
1 |
2 |
2 |
1 |
Christian VALLAUD |
2.00 |
1.00 |
1.00 |
2.00 |
|
1.00 |
||||
2 |
8491 |
Frédéric VEROUL |
10.00 |
14.00 |
1 |
3 |
4 |
1 |
3 |
2 |
Sébastien HUET |
1.00 |
3.00 |
|
1.00 |
3.00 |
2.00 |
||||
3 |
8188 |
Philippe LENORMENT |
17.00 |
23.00 |
3 |
2 |
3 |
5 |
4 |
6 |
Jean-Jacques VEROUL |
3.00 |
2.00 |
3.00 |
5.00 |
4.00 |
|
||||
4 |
8676 |
Marcel BUFFET |
19.00 |
25.00 |
5 |
5 |
2 |
4 |
6 |
3 |
Régis DUPERIER |
5.00 |
5.00 |
2.00 |
4.00 |
|
3.00 |
||||
5 |
8696 |
Jean-Guy PUISSANT |
22.00 |
28.00 |
DNS |
DNS |
DNS |
3 |
1 |
4 |
Thomas PUISSANT |
7.00 |
7.00 |
|
3.00 |
1.00 |
4.00 |
||||
6 |
8603 |
Jean-Philippe CHARTIER |
23.00 |
29.00 |
4 |
4 |
5 |
6 |
5 |
5 |
Mathieu CHARTIER |
4.00 |
4.00 |
5.00 |
|
5.00 |
5.00 |