VASSIVIERE – 30-31 Août 2003

 

Jean-Baptiste nous fait le compte-rendu de la régate vu depuis son Cinquo N°8705

L’accueil

Larrivée sur Limoges : Jean-Jacques Véroul et sa femme Marie-Jeanne sont au petits soins pour nous... ils nous appellent quelques jours avant, s'inquiètent de notre hébergement et dans le cas où nous serions un peu à la bourre nous appellent pour nous aider à trouver lemplacement du club, au cas où ?

Le déjeuner avant la régate : Sous le chêne, dont la grande taille indique qu'il en a vu d'autres, Marie-Jeanne, Martine Duperrier, Eliane Tournier servent le taboulé, la quiche et les cochonnailles (et le rouge) qu'elles nous proposent de partager avant d'en découdre. Tout cela nous font oublier que les nuages nous délivrent de temps en temps de bonnes ondées très rafraîchissantes.

A la sortie de l'eau, sur le parking, Frédéric nous apporte les madeleines pour le réconfort

 

Les régates 

Jean-Marie Tournier, le président du comité, a été très attentionné : « Quand allez vous être prêt ?   J'attendrai que tous les bateaux soient sur la ligne pour donner le départ"... » On sent qu'on est important et cela fait plaisir. Quel accueil !!! Cela vaut *** sur le Guide Cinquo.

 

Sur l'eau, le plan d'eau est barré d'une île (lIle aux Serpents) qui rend particulièrement intéressant le parcours - les effets de site sont garantis et celui qui sait lire le plan d'eau se régale -« A ce jeu les locaux sont avantagés » me glisse Christian, mon équipier.

Le plan d'eau est en vue depuis lhôtel "Caravelle". Les accompagnateurs, ma femme Emilia entre autres, assis sur la terrasse avec des jumelles, se régalent du spectacle pendant que l'on tactique sur le parcours.

Dans la première manche Philippe Lenorment mène la danse. Il est équipé par Jean-Jacques Véroul qui, pour une fois, n'équipe pas son fils Fred. Le beau cinquo Mader de Philippe n'a pas pris une ride et, au près, il se défend fort bien. Jean-Jacques, qui connaît le plan d'eau et les bons coups, oriente la tactique.

Fred, équipé par son beau frère Sébastien Huet, prend des options avec une belle assurance. Il va tout droit sous lîle et récupère un vent dévié plus fort qui le propulse en tête bord à bord avec Philippe. Quant à Marcel, en fin limier qu'il est, il suit et grâce à un placement parfait il les contrôle à la bouée.

Nous tentons l'autre côté, pour voir. Le vent semble meilleur - les locaux nous dirons après que c'est presque toujours perdant quand le vent est ainsi orienté et en effet on vire la bouée n°1 en dernier. Cependant, sous spi, on se refait une belle santé pour repasser en 3 très près des leaders.

En tête les positions changent mais grâce au grand spi nous passons Philippe - il faut dire que Philippe n'a pas encore gréé son mât pour le grand spi.  (Suzanne Lenorment serait réticente à ce qu'il paraît). Marcel a quand même persuadé l'équipage d'utiliser lun de ses spis, un medium Pinnell rallongé.  Philippe et Jean-Jacques lenvoient sur le point de drisse existant sur le mât mais qui est trop bas de 85 cm. Lors des molles le spi pendouille un peu dans leau. Mais ça va quand même au vent arrière. Par contre au largue pointu ce nest pas franchement bon...

Fred remporte cette manche. Nous finissons deuxième et Philippe troisième. Philippe Chartier et son fils Mathieu  se glissent à la 4ième place en profitant que Marcel fait tremper son grand spi rouge dans l'eau à l'affalée.

Seconde manche. On décide, Christian et moi, de suivre les locaux. Départ tribord à fond vers la risée sous l'île. La risée que nous sommes allés chercher nous déçoit car bien molle alors que, de l'autre côté, le vent est meilleur. On se décide à virer et tout les bateaux suivent sauf les Chartier qui persistent. Cela leur sera fatal car, à la bouée, ils virent 5.

Philippe Lenorment passe en tête. On le talonne, avec Marcel dans notre tableau, Fred, qui est du mauvais côté, souffre et ne refait pas son retard. Dans la descente on passe Philippe. C'est sûr il a compris quil faut transformer le mât pour le grand spi. Ceci pour ses régates à venir. On remporte cette manche.

La troisième manche est envoyée dans un vent faiblissant à force 1,5 - voire un peu moins. On décide de suivre les locaux, un point c'est tout. Limportant est de ne pas laisser se créer décart latéral. C'est un fiasco. Momentanément on est en perdition. On remonte un peu, passe 4ième devant Marcel qui a de bons moments. Il est bien aidé par le solide Régis Dupérier le meilleur lasériste du CNV. Frédérique fait des bords efficaces et prend ensuite le commandement à la faveur du vent arrière. Lors du près on sest rapproché et, au largue, on se rapproche un peu plus encore. On passe 3. Frédérique et Philippe se marquent sur le côté gauche du plan d'eau juste sous l'île. On prend alors l'autre coté. Marcel aussi. C'est le côté perdant en principe. Pourtant les deux premiers se plantent dans un calme quasi absolu. Marcel et nous, touchons la risée inespérée qui nous portent tous les deux en tête. Philippe la touche aussi et, à la faveur d'un tribord, repasse Marcel... Quel finish ! Un suspense incroyable jusque dans le dernier mètre. On trouve cela d'autant plus marrant que l'on remporte une seconde manche... On est pas trop certain que notre joie soit réellement partagée... à vrai dire.

Le soir on prend un bain dans le lac, une bonne douche, on se change et nous voilà tous partis (sous un violent orage) en une longue colonne de voitures pour rejoindre l'étable-auberge où nous attends la bouffe.

Cest une auberge de montagne, magnifique, chez un sculpteur, éleveur dAurochs reconstitué. Le sculteur-cuisinier nous a préparé un cochon de lait qu'il a fait cuire avec amour pendant 7 heures. C'est absolument succulent. Le cadre est pittoresque, les gros murs, la cheminée imposante pleine de grosses bûches qui nous procure une chaleur digne des belles soirées d'hiver - A vrai dire on caillait un peu dans notre petite montagne à 650 mètres daltitude. Le dernier orage de la journée a trempé nos chaussettes alors le grand feu nous fait du bien.

L'étape gastronomique à la nourriture traditionnelle est judicieusement choisie. Les hôtes sont très généreux et sincères. Je ne sais pas très bien dans quel guide Jean-Jacques a trouvé l'adresse, mais je vous la recommande chaudement ( prévenir 7 heures à l'avance au moins                                                                                                                     pour la cuisson du cochon de lait) Le plat de boudin-cochonnailles lui, est toujours prêt sur la table (avec le cruchon bien sûr).

Le lendemain dimanche, Jean-Guy Puissant est venu nous rejoindre depuis Montrichard tout proche (à 2h30 de route quand même). Il est équipé par son jeune fils Thomas qui est un mordu du dériveur Tous nous avons remarqué quil se défendait super bien au trapèze.

Le talent du monsieur et de son père sont patents et ils vont nous le démontrer en titillant Fred lors des courses du dimanche.

Le vent est désormais à l'est et il saute allègrement de droite à gauche. C'est selon sa traditionnelle humeur capricieuse.

Le départ est donné et tous nous démarrons à lextrémité très très favorable au vent. Frédérique et Jean-Guy se tirent la bourre. Nous suivons avec peine ainsi que Marcel/Régis qui sont sur nos talons. Philippe est moins en vue que la veille.

Nos deux leaders creusent l'écart puis, à la faveur d'un bon choix, Frédérique se détache. Toujours au vent arrière puis au largue, on se rapproche. On passe Jean-Guy dont le mini-poids de son jeune équipier ne permet pas de tenir le grand spi tellement le largue est serré. Dans le dernier près on se rapproche de Frédérique mais pas assez pour l'empêcher de gagner sa seconde manche - Jean-Guy prend logiquement la troisième place devant Marcel.

La manche suivante est envoyée dans les mêmes conditions. Jean-Guy prend un départ « énorme » à la bouée. Il a tout de suite une bonne longueur d'avance et couvre la flotte. Dans le premier refus il vire et colle un écart à tous, écart que l'on ne rattrapera pas. La bagarre pour la deuxième place nous la faisons avec Frédérique et Marcel. Cela va animer le reste de notre course et, tour à tour, Frédérique et Marcel vont passer devant ou derrière nous, au gré des bascules. Grâce à nouveau à notre vitesse au largue, on distance d'abord Marcel, puis, dans le dernier près alors que j'ai relâché la chute de GV pour gagner en vitesse,  on prend le meilleur sur Frédérique.

Dernière et sixième manche.  Frédérique et Jean-Guy se détachent et régatent ensemble pendant un bon bout de temps. Nous sommes installés en troisième position. Au vent arrière, Jean-Guy va se planter dans une zone de calme. Marcel l'évite de peu et passe. Frédérique et nous, descendons avec la risée et gardons le vent 150 mètres plus longtemps que les autres. Le trou est fait et, pendant deux tours, Frédérique nous contrôle. On s'échappe et lon passe en tête lors du largue en lui prenant lintérieur à l'empannage. Il se refait dans une ado lors du dernier près et se détache un peu, peut-être 6 longueurs. A l'approche de l'arrivée, Frédérique joue le centre du plan d'eau pour mieux nous contrôler. A cet instant le vent bascule et nous voilà tribord amure avec Frédérique à 25 mètres de nous dans la même direction. Survient une forte risée adonnante bâbord alors que nous sommes déjà lay-line à gauche du parcours. Il est temps de virer pour attraper la ligne. Cependant on loffe dans ce vent de travers pour chercher un vent plus fort qui frise la surface de leau juste devant nous. On le touche  alors quil fraîchit nettement. On prend lavantage. Jentends derrière moi l'équipage de nos adversaires qui se parlent. On part au planing plein trapèze. Frédérique touche le vent à son tour et nous fait entendre maintenant le bouillonnement de son étrave. Il est pleine balle aussi, juste un peu en dessous. Je ne peux pas le voir mais jentends quil est très près. Je décide de le masquer. La ligne est encore à 20 mètres. La risée mollit mais le bruit deau de létrave de notre adversaire est toujours fort. Je ne respire plus et puis « tuuuut » on coupe la ligne. Nous remportons la manche et la « Régate de la Belle Porcelaine » du même coup... Quel finish !!! Je reprends mon souffle.  Avec Christian on se congratule. Christian a fait un boulot super sous spi et son coup d'oeil pour repérer les risées a été très affûté...

Frédérique, beau joueur, nous félicite. Il faut dire que l'on est un peu chanceux sur ce coup là...

Le soleil, beau et chaud, est revenu, juste à point pour plier sec. La femme de Jean-Jacques, telle la Madelon, organise le casse-croûte sous le chêne ancestral. C'est copieux et délicieux avec tous les produits du terroir et le pain campagnard.

On est fin prêt pour la remise des prix... Des kilos de Porcelaine "Made in Limoges" sont distribués aux concurrents dans un ordre bien précis. Marcel hérite d'un bol magnifique en belle porcelaine blanche, idéal pour boire sa traditionnelle Ricoré du matin... de quoi lui caler lestomac pour un moment vu la taille de la coupe...un saladier presque.

On se quitte en se jurant de revenir pour profiter à nouveau de cet accueil exceptionnel dans ce site magique avec un comité et des concurrents aussi sympa.

Et aussi pour renouveler la porcelaine qu'on aura sûrement cassée d'ici l'année prochaine...Le beau sest souvent fragile !

Un grand merci à Jean-Jacques, à sa femme Marie-Jeanne, au C.N.Vassivières et à tous les Limousins.

 

C'est sûr, cette régate mérite ses trois étoiles décernées plus haut...

 

Vive le cinquo au pays du «Plateau des Milles Vaches ».

                                                                                                     Jean-Baptiste Dupont

 

Voici les résultats complets.

 

Place

N° Voile

Noms

Pts réels

Pts tot

M1

M2

M3

M4

M5

M6

1

8705

Jean-Baptiste DUPONT

7.00

9.00

2

1

1

2

2

1

Christian VALLAUD

2.00

1.00

1.00

2.00

2.00

1.00

2

8491

Frédéric VEROUL

10.00

14.00

1

3

4

1

3

2

Sébastien HUET

1.00

3.00

4.00

1.00

3.00

2.00

3

8188

Philippe LENORMENT

17.00

23.00

3

2

3

5

4

6

Jean-Jacques VEROUL

3.00

2.00

3.00

5.00

4.00

6.00

4

8676

Marcel BUFFET

19.00

25.00

5

5

2

4

6

3

Régis DUPERIER

5.00

5.00

2.00

4.00

6.00

3.00

5

8696

Jean-Guy PUISSANT

22.00

28.00

DNS

DNS

DNS

3

1

4

Thomas PUISSANT

7.00

7.00

7.00

3.00

1.00

4.00

6

8603

Jean-Philippe CHARTIER

23.00

29.00

4

4

5

6

5

5

Mathieu CHARTIER

4.00

4.00

5.00

6.00

5.00

5.00