Le "Resalage de la Mort" ou encore dit de "l'Esquimau"
:
Traduit de l’anglais
et complété par Jean-Baptiste DUPONT
Quelqu'un a-t-il
entendu parler de la technique du "Resalage de l'Esquimau", qui dans
certaines circonstances est une façon très pratique de redresser le bateau
rapidement ?
Lorsque le vent est
fort, après un chavirage, le temps que les deux équipiers soient sur la dérive
et prêts à redresser le bateau, il arrive souvent que la coque a été poussée
sous le vent du mât car les voiles ont agi comme une ancre flottante. Si dans
ce cas, l'on redresse le bateau normalement en se tenant sur la dérive, le vent
prend dans la voile et retourne le bateau qui chavire alors de l'autre côté. Avec
un équipage peu aguerri, ce petit jeu se produit à répétition accroissant la
fatigue et le risque de faire chapeau en se retournant comme une tortue.
La solution est simple
: Chaque fois que la coque est sous le vent du mât, commencez par redresser le
bateau normalement debout ou allongé sur la dérive. Dès que le mât commence à
venir et que le vent prend dans les voiles à contre, passez sous la dérive et
sous le bateau, tous les deux. Faites en sorte que la dérive vous pousse tous
les eux sous le bateau et vous fasse ressortir de l'autre côté (c'est à dire le
côté au vent).
Voici les avantages :
1°/ Vous êtes sur le
bon côté du bateau lorsqu'il s'est redressé.
2°/ Mieux encore, si
l'un de vous se trouve sous la dérive alors que le bateau commence à se
redresser, il rattrape le côté du bateau sur le nouveau côté au vent, prêt à
redresser le bateau à nouveau si besoin et avec le mât du bon côté cette fois.
3°/ Le fait que le
bateau doive pousser l'un ou les deux équipiers de l'autre côté sous l'eau
pendant le resalage, ralentit le resalage, et très souvent cela suffit à
empêcher le bateau de dessaler à nouveau. Dans tous les cas, vous êtes dans la
meilleure position pour remonter à bord sans dessaler une fois de plus.
Il n'y a pas
d'inconvénients à ma connaissance. Tout ce que cela demande, c'est un peu de
nerf la première fois. Une fois que vous réalisez à quel point c'est efficace
et facile, cela devient une routine.
(Plutôt plus fréquente
que je ne le souhaiterais d'ailleurs, mais çà, c'est une autre question -
Comment éviter de chavirer en premier lieu !)
Rob Napier; GBR 8429
Je ne reconnais pas le
nom mais je connais la manœuvre pour l'avoir utilisée plus souvent que je ne l'aurais
voulu. C'est un moyen très pratique d'éviter de re-chavirer. C'est aussi sûr
que tout ce qu'on fait d'autre sur un 5O5
! Pensez-y, le bateau ne fait qu'à peine un mètre de large à la flottaison de
la dérive. Votre tête se trouve presque à la surface avec les deux bras
entourant la dérive. Je me rappelle cependant, que la première fois où nous
avons essayé cette technique avec notre bateau dans la piscine, Jenny n'a pas
du tout apprécié l'exercice !
Dennis Surtees
Attention si vous vous
retrouvez sous le bateau avec les auto videurs (bailers) ouverts. Cela ne m'est
arrivé qu'une seule fois, mais un auto videur ouvert peut vous ouvrir le crâne
si vous passez en dessous car ils sont très coupants. La fois où cela m'est
arrivé, le bateau ne s'était pas redresser aussi rapidement que certaines fois,
si bien qu'au moment où il s'est redressé, le redressement était très lent et insuffisant
pour me pousser de l'autre côté et je me suis retrouvé sous le bateau au lieu
d'être de l'autre côté. Je fais maintenant bien plus attention et j'essaye
d'apprécier si je dois utiliser cette technique. C'est une technique
indispensable, mais à n'utiliser qu'à bon escient. Si vous le jugez inutile, ne
la risquez pas.
Peter, US 5759
Il y a deux ans
environ, j'ai fait ma première expérience du double trapèze sur un dériveur
moderne à spi asymétrique (Laser 5000). C'était de plus ma première expérience
de trapèze. Etant donné les 15 à 20 nœuds de vent, nous avions goûté plus que
de raison à la natation avant de pouvoir maîtriser ce grand gennacker. Lorsque
nous étions chavirés avec le mât pointant au vent, la technique de l'Esquimau
(que nous appelons le « resalage de la mort ») a plein d'avantages du
point de vue de vitesse d’exécution, de l'énergie dépensée et de la sécurité.
Anonyme.
La "Technique de
l'Esquimau" m'effraie quelque peu depuis que j'ai été témoin de la noyade
d'un 5O5iste alors que son gilet de sauvetage s'est trouvé coincé sous un
appendice d'une péniche qui est passé par-dessus son bateau. Je ne sais pas à
quoi on peut se trouver accrocher sous un 5o5 mais je me méfierai de toute
façon.
La pratique permet de
redresser le bateau plus vite. Une fois nous avions chaviré quatre fois en cinq
minutes, la première fois, nous sommes tombés à l'eau tous les deux, la seconde
seul l'équipier est tombé à l'eau et les deux dernières fois, nous étions tous
les deux sur la dérive et ne nous sommes même pas mouillés. Dans tous les cas
nous avions redressé le bateau facilement et puis l'eau s'est évacuée par le
tableau arrière alors que nous naviguions. Nous n'étions pas sous spi à ce
moment là. Nous avons remarqué que si vous redressez le bateau sans trop le
charger, il y a beaucoup moins d'eau dedans, il faut dire que le bateau se vide
facilement de toute façon.
Jim Wilett
Hey Jim,
C'est sympa d'avoir de
tes nouvelles… Il semble que le courrier électronique fait ressortir les gens
de leur trou.
A propos de
"Ressalage de l'Esquimau", ton accident de péniche est une histoire
épouvantable. A-t-il été assommé ? C'est bien la première fois que j'entends
parler d'une telle fatalité en 5O5. Quand et Où était-ce ? Je peux bien
imaginer qu'un auto videur peut accrocher un gilet de sauvetage ou un vêtement
mais cela ne m'a jamais inquiété. (En revanche, je suis toujours inquiet de
glisser et de me couper sur un auto videur, cela arrive et je sais que cela
fait de vilaines blessures)
Maintenant être pris
sous une voile ou pire sous le spi, çà , çà me fait un peu peur. Ne pas
paniquer et nager vers un bord, c'est ce qu'on dit de faire. Hummmmm !!!!!
Rester aussi près que possible du bateau, moi je dis, de préférence du côté du
dessous, loin des voiles !
- Rob. GBR 8429
Voici les avantages du
"Ressalage de la Mort" :
1, Vous êtes
rapidement sur la dérive du côté au vent après le resalage et si le bateau dessale
à nouveau.
2, Si vous avez
tournez autour de la dérive pendant le resalage de la mort, vous vous retrouvez
sur la dérive et vous n'avez pas à grimper dessus ce qui est beaucoup moins
fatiguant.
3, Tant que vous êtes
sous le bateau, il n'y a aucun bout dans lequel vous risquez de vous emmêler
les pieds ou les mains. Etc…
Quand mon équipier et
moi-même avons commencé à utiliser la technique du "Resalage de la
Mort", ce jour-là en le faisant, nous nous battions pendant le resalage
pour être le premier sur la dérive de l'autre côté ; c'était vraiment marrant.
Peter a mentionné un
point très important sur le risque de se couper sur les auto videurs. Cela ne
m'est jamais arrivé mais je vois bien le problème.
(Et en plus il y a des
requins dans la baie de San Francisco également)
Johan SWE-8593
En complément, j’ai
expérimenté cet hiver 2007 plusieurs fois une technique différente et risquée aussi,
mais diablement efficace et rapide.
A notre premier
chavirage ce jour là, j’ai remarqué que la technique de l’esquimau n’avait pas
marché car le vent était trop fort et le bateau avait re-chaviré. Alors à notre
seconde baignade, j’ai voulu faire une autre expérience et essayer une nouvelle
technique.
J’étais à l’eau et mon
équipier debout sur la dérive, le bateau était naturellement mal positionné
avec le mât du côté au vent. J’ai nagé et je me suis installé au niveau du
hauban « sous le vent », la tête à moitié sous la grand voile, j’ai
glissé les deux pieds dans les sangles en attendant que l’équipier fasse à lui
tout seul un peu sortir le mât de l’eau. C’est alors que le vent, assez fort ce
jour là, a pris dans la voile et redresser le bateau tout en me sortant de l’eau.
Mon équipier qui est remonté rapidement dans le bateau et moi nous sommes
retrouvés nez à nez ! Je crois bien qu’il se demande encore comment j’ai
pu remonter si vite dans le bateau ce jour là !
Franchement risqué,
mais super efficace. La moins fatigante des techniques d’après moi, et en plus
la plus rapide.
Jean-Baptiste FRA 8705